CTA du 10 novembre 2017

Déclaration liminaire de la FSU
vendredi 10 novembre 2017
par  Jacques Agnes
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Le CTA d’automne est traditionnellement celui des bilans de rentrée. La délégation de la FSU a fait la déclaration suivante :

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manifestation grenobloise

Le 10 octobre dernier, les personnels de l’Education nationale, dans notre académie comme à l’échelle du pays, ont largement participé à la journée de grève et de manifestations. Chacun a pu constater l’ampleur de cette mobilisation à l’appel unanime de l’ensemble des fédérations de fonctionnaires. Cette unanimité, nouvelle depuis longtemps, comme cette ampleur, traduisent la colère des personnels devant les attaques dont ils sont victimes de la part du pouvoir politique. Le président des riches et son gouvernement pour les riches ont entrepris, en même temps que la suppression de l’ISF, de détériorer le pouvoir d’achat de plus de 5,4 millions d’agents : rétablissement de la journée de carence, gel de la valeur du point d’indice depuis 2010 (malgré la timide parenthèse de cette année) et désormais report des maigres avancées liées au PPCR. Cette détérioration est encore aggravée par le transfert de dépenses sociales sur les mutuelles complémentaires, et donc sur les cotisations des agents. Quant aux retraités, ils subissent de plein fouet l’augmentation de la CSG sans compensation.

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La FSU dans le cortège de Grenoble

Ces agressions contre le pouvoir d’achat des agents des services publics sont doublées d’agressions verbales complaisamment relayées quant à la qualité du travail produit ou l’absentéisme, alors même que les suppressions d’emplois ont augmenté la charge de travail et en aggravent les conditions, et qu’elles obèrent les possibilités de remplacements.

Dans le premier degré, les conditions de rentrée sont difficiles dans notre académie à bien des titres !
• Le manque de personnels enseignants, qui a conduit au recrutement de 82 collègues sur la liste complémentaire entre juillet et septembre, puis à celui de contractuels très tôt dans l’année, choix que nous contestons.
• La mise en place du dispositif « 100% de réussite au CP en REP+ ». Même si nous avons salué la décision académique de ne pas toucher aux « plus de maîtres que de classes », nous déplorons la précipitation de cette mise en place, les conditions difficiles en termes d’organisation et de locaux dans nombre de départements, l’absence de moyens supplémentaires (et de fait, des ouvertures au détriment d’autres écoles aux effectifs chargés) et surtout le manque de perspectives pour ce dispositif.
• Le manque de psychologues scolaires avec des postes restés vacants et des remplacements de personnels en congé longs non assurés. L’alourdissement des tâches avec un nombre accru de dossiers et l’étendue des secteurs de prises en charge dégradent fortement les conditions de travail de tous les membres des RASED et affectent l’exercice de leurs missions.

La rentrée a mis en évidence la crise de recrutement dans le second degré  : postes restés vacants après le mouvement, effondrement du potentiel de remplacement par des titulaires, difficultés à recruter des contractuels, etc. ; des classes sont restées plusieurs jours voire plusieurs semaines sans enseignants dans plusieurs disciplines, dont le nombre est en augmentation ; les causes de ce manque d’attractivité de nos métiers pour les jeunes diplômés sont connues : au-delà des questions de rémunération, de carrière et de conditions de travail partagées avec l’ensemble des fonctionnaires, les réformes abruptes imposées sans prise en compte de l’expertise des professionnels que nous sommes, les injonctions pédagogiques, les marottes des ministres successifs, l’encadrement de plus en plus sourcilleux de nos pratiques pédagogiques ou docimologiques, l’absence de protection de notre employeur devant le consumérisme grandissant de la société, l’autoritarisme local, ont largement contribué à dévaloriser l’image de nos métiers. Le « plan étudiants » qui va accroître de façon précipitée la charge de travail en lycée participe de cette dégradation.

La suppression de nombreux contrats « CUI », suite à l’annonce gouvernementale du mois de juillet a aggravé encore les conditions de rentrée, dans le premier comme le second degré : aide à la direction d’école vouée à disparaître, affaiblissement de l’encadrement en vie scolaire, notamment dans les collèges en éducation prioritaire. Le recours au dispositif des services civiques pour pallier cette disparition n’est pas acceptable. Nous réaffirmons la nécessité de créer de véritables emplois statutaires pérennes pour ces missions, occupés par des personnes formées et pouvant exercer à temps plein.

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Le collège Vercors en lutte

Aux 11 220 élèves supplémentaires dans le 2d degré arrivés de 2012 à 2017 n’ont correspondu que les créations de 11 postes d’infirmier, 9 postes d’assistant social, 2 postes d’administratif en EPLE et 22 postes d’administratif et ITRF dans les services. Cette situation témoigne du mépris du ministère pour nos métiers et génère un stress croissant pour les personnels. Nous sommes de plus en plus souvent confrontés à des collègues en grande détresse qui se sentent démunis devant la charge de travail et les conditions d’accomplissement des missions qui leur sont confiées. Il est important de rappeler que malgré ces créations, l’Académie de Grenoble reste l’académie la plus mal dotée en personnels administratifs et que sans le sens du service public des personnels en charge de ces missions, l’Académie de Grenoble se trouverait en grande difficulté.

Ni le déni, ni les incantations ne permettront de faire face à la crise de recrutement qui exige pour réponse une véritable revalorisation des rémunérations et des carrières qui correspondent à nos qualifications et à notre utilité sociale, mais aussi d’autres conditions de travail et de formation continue et un véritable respect de la part de notre institution.


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